CHOCHINBI
Artiste, IA
Empruntant ses références au mythes, contes et légendes du folklore celtique et shintoïste ainsi que de la culture web et du jeu-vidéo, Cami oriente sa recherche autour de figures et/ou espaces hybrides, à la croisée des réalités physiques et digitales.
Grâce à des installations totales qui parasitent la réalité d’un lieu, elle cherche à susciter des émotions et sentiments particuliers. Cami aka Chochinbi désoriente le spectateur et l’immerge dans un espace liminal où chimères et créatures phygitales cohabitent.
En parallèle de son récit poétique, l’artiste considère la réalité d’enjeux sociaux actuels et l’impact environnemental de sa pratique, ainsi elle met en évidence une réflexion sur ses conditions de création. Pour cela, Cami privilégie l’utilisation et la réutilisation de matériaux biodégradables ainsi que l’usage de technologies digitales, pour matérialiser son univers selon les contraintes actuelles de stockage, d’échelle, de transports etc...
Née en 1999, Cami réside actuellement à Toulon. Jeune diplômée de l’école supérieure d’Art et de Design de Toulon, elle travaille régulièrement en temps qu’artiste digitale et a réalisé un travail de typographie pour l’exposition « Protego Maxima » de Floryan Varennes, l’identité graphique de l’exposition « Ghost in the machine » pour Mécènes du Sud, ou encore un filtre instagram pour la marque « Coperni ». Elle accompagne aussi régulièrement les stylistes en compétition à la Villa Noailles, dans le cadre du Festival International d’Accessoires, Mode et Photographies.


Pour le FOMO, Chochinbi choisit de montrer son oeuvre Lain Syndrome. Une oeuvre conçue pour TLN Hybrid festival 2023 empruntant un univers proche du jeu-vidéo. Dans sa pratique l’IA n’est qu’un simple outil pour amorcer une phase créative qui est vite balayée par son identité singulière.
Lain syndrome est une réalisation digitale en 3D, où l’artiste se met
en scène grâce à un scan 3D de son propre corps dans un paysage
numérique composé de toutes pièces. Chochinbi questionne les
limites de la matérialité de son corps à l’heure du tout digital et la
montée en puissance des intelligences artificielles.
L’inspiration de l’artiste pour cette dernière création vient d’une
hésitation ressentie suite à une question mentionnée dans la vidéo :
« Abandonnerais-tu ton corps physique afin te transférer dans un
corps sans limites? »
Cette question pousse l’artiste à se souvenir et analyser l’importance
de son corps face à l’attirance de s’affranchir des limites de son
corps mortel. Est-ce que cette expérience du corps physique est
toujours aussi nécessaire lorsque sensations, émotions sont de plus
en plus faciles à reproduire synthétiquement. Chochinbi coincée
dans l’espace créée par cette hésitation, partage alors, le souvenir de sensations qui lui sont chères à son corps physique.
Traduction texte vidéo :
Cette fois j’ai hésité.
L’année dernière j’aurais encore répondu d’un « Non » clair.
« Abandonnerais-tu ton corps physique afin de te transférer dans un corps sans limites? »
J’ai hésité.
Ce bref moment entre leur question et ma réponse était assez pour me perturber.
Quand ai-je commencé à négliger mon corps ?
Est-ce qu’oublier à me souvenir a détérioré mon sens de la réalité ?
Dois-je partir et laisser pour compte tous les souvenirs gravés dans mon core?
Adieu aux frissons des nuits d’été à conduire beaucoup trop vite, aux gouttes de pluies défilant mes joues humides, et a l’odeur
terreuse du pétrichor.
Mais si tu me laisses me reposer dans la
maison crée par mes doutes,
Je viendrais te trouver à nouveau.